Quels liens entre plastique, pollution plastique et risque climatique ?
La pollution plastique et l’omniprésence du plastique dans nos économies ont un impact réel sur le dérèglement climatique, encore peu connu.
Les émissions de gaz à effet de serre provenant du cycle de vie des plastiques sont déjà conséquentes et risquent d’augmenter fortement au vu de l’expansion massive de leur production.
A l’occasion de la COP 27, il est important de prendre en compte ce risque croissant aujourd’hui sous-estimé.
1/ Les plastiques : une part croissante de la consommation mondiale de pétrole et de ressources fossiles
Le plastique est produit à 99% à partir de combustibles fossiles, majoritairement du pétrole.
L’industrie du plastique représente environ 4 à 8 % de la consommation mondiale de pétrole, une part qui devrait atteindre 20 % d’ici 2050.

Au-delà des emballages et produits de consommation, les textiles synthétiques reposent majoritairement sur l’extraction de ressources fossiles. En effet, 70% des tissus sont aujourd’hui synthétiques et sont majoritairement produits à partir de pétrole.
2/ Co2, méthane, éthylène, noir de carbone… des émissions sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques
D’importantes émissions de gaz à effet de serre sont générées à toutes les étapes du cycle de vie des plastiques :
- L’extraction et le transport des combustibles fossiles.
Les fuites de méthane, la combustion de carburant et la consommation d’énergie lors du processus de forage génèrent des émissions de gaz à effet de serre.
- Le raffinage et la fabrication du plastique.
Cette activité à forte intensité énergétique est également très émettrice.
- La gestion des déchets plastiques, et notamment l’incinération.
L’incinération à ciel ouvert pratiquée dans certains pays émet du noir de carbone dont le potentiel de réchauffement est 5 000 fois supérieur à celui du Co2.
- L’impact continu des déchets plastiques dans l’environnement.
Ces déchets constituent au moins 22% des plastiques produits selon l’OCDE et 79% si on considère les décharges. Avec l’exposition à la lumière du soleil, ils émettent du méthane et de l’éthylène, des gaz à effet de serre particulièrement forts. Les études évoquent une sous-estimation de ces effets.
3/ Le plastique altère la capacité de l’océan à réguler le climat
A l’échelle mondiale, on estime que la quantité de plastique dans les océans est comprise entre 75 et 199 millions de tonnes, et que 8 millions de tonnes s’y ajoutent chaque année ce qui altère le rôle de « pompe à carbone » que joue l’océan.
Dans la mer, les plastiques polluants se décomposent en microparticules et contribuent au changement climatique, directement par le biais des émissions de gaz à effet de serre et indirectement par leurs effets délétères sur les organismes marins.
Le plancton absorbe en effet entre 30 et 50 % des émissions de dioxyde de carbone issues des activités humaines et produit la moitié de l’oxygène de la planète. Mais son rôle de régulation du climat diminue à mesure qu’il ingère des microplastiques.
4/ Des émissions en forte croissance
Selon l’étude “Plastic & Climate: The Hidden Costs of a Plastic Planet”, l’impact de la production de plastique sur le climat mondial équivaut aujourd’hui à la production de 189 centrales au charbon.
Il pourrait grimper jusqu’à l’équivalent de 615 centrales en 2050 et représenter jusqu’à 13% du budget carbone restant.

Sources :